FNMF - Rapport d'activité 2020
Mais cette période a aussi été marquée par un point de désaccord avec les pouvoirs publics sur la taxe Covid et son calibrage imposés aux complémentaires santé. La Mutualité, qui avait formulé des propositions alternatives, s’est opposée à ce choix. Les pouvoirs publics en effet ne tiennent pas compte à la fois des efforts consentis par les mutuelles pour contenir cette crise que je viens d’évoquer ainsi que de l’ensemble des conséquences de la crise sanitaire pour les mutuelles : rattrapage des soins, impayés des cotisations liés à la fragilisation de nombreuses entreprises, maintien des garanties santé et prévoyance pour les personnes privées d’emploi. Séverine Salgado_ La crise sanitaire a mis en évidence l’état et l’organisation de notre système de santé, en révélant certes sa résilience, mais aussi ses dysfonctionnements majeurs et ses faiblesses structurelles. Dans le cadre du Ségur de la Santé, la Mutualité a donc logiquement apporté sa contribution, poursuivant son ambition de développer une culture de santé publique, de faciliter l’accès à des soins de qualité et d’améliorer l’accessibilité financière du plus grand nombre. Dans la continuité de cette initiative et pour faire face à certaines conséquences délétères de la crise, la Mutualité s’est mobilisée sur la question de la santé mentale, d’abord en ini t iant un engagement de place sur la prise en charge de consultations de psychologues, puis en diffusant un observatoire et un ensemble de propositions dans la perspective des assises de la psychiatrie et de la santé mentale prévues par les pouvoirs publics. Albert Lautman_ D’un point de vue plus opérationnel, la Fédération s’est adaptée pour proposer un accompagnement continu et personnalisé aux mutuelles adhérentes dans cette période complexe : impacts des ordonnances gouvernementales prises sur le fondement de la loi d’urgence, soutien opérationnel aux gestionnaires d’établissements de soins durant la phase aiguë de la crise, modalités de traitement comptable et fiscal des moindres prestations… Résolument engagée dans sa stratégie de service, la FNMF s’est montrée proactive pour aller au-devant des besoins des mutuelles dans cette situation exceptionnelle tout en assurant les services non liés directement à la crise. En juin 2021 devait se tenir le congrès de la Mutualité Française. Comment le calendrier des événements du mouvement a-t-il été adapté aux circonstances ? Thierry Beaudet_ En raison de la pandémie, le Conseil d’administration de la Fédération a décidé de reporter notre Congrès de juin 2021 à début septembre 2022, toujours à Marseille. Nous avons souhaité garantir des conditions optimales à tous les participants, à la fois en termes de sécurité sanitaire et aussi de qualité des débats et des échanges. Ce congrès poursuit notre ouverture aux bruits du monde, pour faire converser les citoyens et la Mutualité, pour contribuer à renouer le dialogue au sein d’une société fracturée. Ces échanges, la crise de la Covid et ses conséquences en ont encore renforcé la nécessité. Séverine Salgado_ Ces évolutions contraintes nous ont conduits à repenser en profondeur le calendrier qui nous mènera jusqu’au congrès de Marseille. Tout au long de l’automne, se tiendra une conférence citoyenne sur l’aide, l’entraide et les solidarités, associant 70 participants représentatifs de la société française. Ces travaux, éclairés par différents experts et acteurs de solidarité, visent à nourrir la réflexion de la Mutual ité. À l ’ issue de cette démarche de démocratie participative, lesmutualistes s’exprimeront sur l’avis exprimé par la conférence citoyenne, dans le cadre d’ateliers et lors de réunions interrégionales. Sur cette base, la Mutualité pourra alors à la fois interpeller les candidats à l’élection présidentielle et alimenter les travaux du congrès. Au-delà des aspects liés à l’épidémie de Covid, si vous aviez un seul sujet dans la période à souligner, quel serait-il ? Thierry Beaudet_ Les sujets de préoccupations ne manquent pas, notamment en matière de démocratie à l’heure où la tentation du repli sur soi se fait toujours plus présente. Sur la question du genre, notre société, comme celles de nombreux pays, connait de profondes transformations. Si les mentalités évoluent, les inégalités perdurent. C’est un sujet pour la Mutualité Française, notamment aux titres de la parité dans nos instances et du renouvellement de notre tissumilitant. Avec MutElles, le réseau des femmes en mutualité, notre secrétaire générale, Dominique Joseph, est à l’offensive pour contribuer à faire bouger les lignes. En mars 2021, le Conseil économique social et environnemental a adopté un avis relatif à la crise sanitaire et aux inégalités de genre, avis dont elle était co-rapporteure. En mars encore, avec quatre autres responsables, elle a été nommée ambassadrice pour la parité par la secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable. La FNMF s’est montrée proactive pour aller au-devant des besoins des mutuelles dans cette situation exceptionnelle tout en assurant les services non liés directement à la crise INTERVIEWS CROISÉES 03 RAPPORT D ’ ACT I V I T É 2020 I MUTUAL I T É FRANÇA I S E
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